
Impossible d’oublier le générique choc du film d’Andrew Niccol en 2006
« On estime à environ 550 millions le nombre d’armes à feu actuellement en circulation, autrement dit, il y a 1 homme sur 12 qui est armé sur cette planète. La seule question c’est : ‘Comment armer les 11 autres ?«
Ce sont ces mots qui ouvrent le Lord of War d’Andrew Niccol, sorti en salles en 2006, et par lesquels le marchand d’armes sans scrupule Yuri Orlov présente son funeste travail.

Campé par un Nicolas Cage en pleine forme, aussi glaçant que fascinant, Yuri Orlov est le symbole d’un marché des armes clandestin complètement hors de contrôle, au centre de la dénonciation virulente qu’en fait le cinéaste. Sous couvert d’un personnage bigger-than-life inspiré par plusieurs véritables trafiquants d’armes, principalement par le véritable « Lord of War » Viktor Bout, marchand d’armes russes condamné à 25 ans de prison en 2012, Niccol dresse le tableau d’une situation à laquelle il devait être urgent de remédier.

Cette séquence de générique est l’œuvre d’un studio français, l’E.S.T. (Étude et Supervision des Trucages). Pour arriver à ce résultat à l’écran, les équipes d’effets visuels supervisées sur le film par Yann Blondel ont dû essentiellement travailler à partir d’images composées et générées par ordinateurs ainsi qu’avec des techniques d’imagerie à grande gamme dynamique (ou HDRI).

« Tout ce qui est à l’intérieur de la machinerie est en images de synthèse jusqu’à ce que l’on ressorte sur le tapis roulant. Le tapis roulant et les balles le sont aussi. Mais toutes les images en arrière-plan ont également dû être reconstruites en images de synthèse car la caméra bougeait un peu trop, et nous voulions que la balle conserve une trajectoire parfaitement droite. Sur les plans où l’on voit la balle être prise à la main, l’acteur et sa main ont été filmés contre un fond vert puis incrustés dans un arrière-plan en images de synthèse ».

La grande complexité des mouvements opérés par la balle au cours du générique ont contraint les équipes de l’E. S. T. à devoir sans cesse jongler entre prises de vues réelles, fonds verts et images numériques : « Lorsque le coffre arrive en Afrique, c’est encore une autre histoire. On a été obligé de tout refaire en images de synthèse lorsque la balle tombe et roule sur le sol. On avait réussi à tourner un bon mouvement, mais on n’arrivait pas à bien se positionner par rapport au sol. On a dû recréer tout l’arrière-plan en images de synthèse, juste à cause de quelques centimètres !«

L’utilisation à contre-emploi du très pacifique For What It’s Worth de Buffalo Springfield, protest song emblématique des opposants à la guerre du Vietnam et hymne de la contre-culture écrit à l’époque des émeutes entre hippies et policiers sur la Sunset Strip des années 60, y est évidemment pour beaucoup.
Original Motion Picture Soundtrack : Générique d’ouverture « Lord of war » For What It’s Worth (Buffalo Springfield) 1967
Buffalo Springfield est un groupe de rock américain, originaire de Los Angeles, en Californie. Il est formé en 1966 et composé initialement de Neil Young, Stephen Stills, Richie Furay, Dewey Martin et Bruce Palmer.

Leur premier disque sort en 1966. Toutes les compositions sont de Stills et Young. Une chanson de Stills, For What It’s Worth, connaît un grand succès classée 7ème et permet de lancer le groupe. Son message pacifique a été utilisé dans de nombreux films et séries dont l’action se passe dans les années 1960 ou s’y réfère.

Jamais vu ce film, je n’étais pas attirée. D’une manière générale je ne suis pas très film violents. Bonne journée Stephane, avec une bise matinale
J'aimeAimé par 1 personne
Bonjour Marie, comme tu le sais j’aime les effets spéciaux, scènes cultes. La particularité de ce générique culte d’ouverture de Lord of war c’est qu’il résume tout le film en moins de 4 minutes associé à la musique de Buffalo Springfield! Un film qui montre et dénonce le trafic d’armes. Ce générique est un chef d’œuvre ainsi que le film! Bises de temps gris aujourd’hui ツ
J'aimeJ'aime
Superbe article qui mêle l’analyse de séquence (prodigieuse et mémorable) et son accompagnement musical. Je suis fan des deux.
J'aimeAimé par 1 personne
Je me doutais bien que ça allait te plaire. Ce générique d’ouverture est un petit chef d’œuvre avec un mélange de plans caméra et de techniques numériques, la musique de Buffalo Springfield est parfaite. Merci ツ
J'aimeAimé par 1 personne
Rien à voir avec l’article, mais c’est le titre de la rubrique « scènes cultes, qui m’a fait venir là ce matin, parce que en parlant cinéma ce matin, par ailleurs, cette scène culte du cinéma m’est revenue en mémoire, Arf: https://www.youtube.com/watch?v=KfH51JDVpxQ et puis une autre mais, bon, l’autre, elle est comment dire…..
J'aimeAimé par 1 personne
Salut Henri, je ne connaissais pas ce film de Tarantino « Death Proof » ou « Boulevard de la mort » avec Kurt Russell. Je vais rattraper cette lacune 🙏. Et l’autre…mais, bon, l’autre, elle est comment dire…..je vois 😃
J'aimeAimé par 1 personne
Grand gourmand de cinéma à la grande époque des studios italiens, j’ai adoré Pasolini, Felmlini, Scola, etc. Et notamment Ferreri, « La Grande Bouffe, etc. Là, j’évoquais, comment dire…, une scène culte d’un film de Ferreri avec un tout jeune Depardieu, véritable Ange(sic) dans ce film…, aux côté de la toute jeune Ornella Muti! Arf! Âmes sensibles, comment dire….
J'aimeAimé par 1 personne
« La Dernière femme » , je vois, Âmes sensibles, comment dire…s’abstenir 😳
J'aimeAimé par 1 personne
Abstention!
J'aimeAimé par 1 personne
Il me faut un flingue!
-10
Suivant!
J'aimeAimé par 1 personne
Très intéressant la fabrication du générique de « Lord Of War ». Un film qu’apprécie beaucoup (non pas que j’aime la guerre ! ). Je crois que le réalisateur a utilisé de vrais tanks de l’URSS, c’était plus facile à s’en procurer que d’en fabriquer des faux. Il a du prévenir l’ONU que c’était pour un film et non une déclaration de guerre !
Bonne journée
Pierre
J'aimeAimé par 1 personne
Bonjour Pierre, j’ai effectivement crée l’article pour les effets spéciaux de ce générique culte et le film est très intéressant pour les mêmes raisons que toi. Pour les chars, les réalisateurs peuvent s’en procurer aisément bien sur car il y en a beaucoup pour l’industrie du cinéma. En fait, un film de guerre est un mélange de plans réels et de plans numériques sur les batailles de chars pour des scènes complexes. Bonne journée Pierre ツ
J'aimeAimé par 1 personne
Oui c’est vrai dans les films il y a beaucoup d’utilisation d’incrustations. J’ai retrouvé ce dont je te parlais. http://www.allocine.fr/film/fi chefilm-54676/secrets-tournage/ (regarde la section Andrew Niccol, trafiquant d’armes ? )
ça m’avait marqué cette anecdote.
Voilà le complément de ce je t’énonçais précédemment. 🙂
J'aimeAimé par 1 personne
C’est assez incroyable en effet. De vraies tanks coutent moins cher à une production que des effets numériques ainsi que les armes réels. Et oui, en louant ou en achetant le matériel, tu ne fais pas travailler l’industrie du cinéma!
J'aimeJ'aime